3 novembre 2019 - Tokyo, un dimanche de lèche-vitrines

Publié le par Baudouin

Du 5 au 8 novembre, nous sillonnerons la région de Kamakura à Hakone, au sud-ouest de Tokyo. Odakyu est la compagnie qui la dessert le mieux, tant en train, bus, que bateau, et même téléphérique ! Notre première mission du jour est donc de nous rendre à la boutique de la compagnie à la gare de Shinjuku afin d'y acheter le Pass de 3 jours qui nous permettra d'y circuler à volonté.

La gare de Shinjuku étant la gare la plus importante de Tokyo, les possibilités de la rejoindre depuis notre hôtel sont nombreuses. Mais afin d'utiliser notre JR Rail Pass, nous choisissons d'emprunter la Chuo Line depuis la gare de Tokyo qui se trouve à dix minutes à pied. Non seulement ça nous permettra de déjà reconnaître le chemin entre notre hôtel et la gare de Tokyo, chemin que nous devrons parcourir lorsque nous quitterons Tokyo demain soir, mais aussi de découvrir la Chuo Line, la seule ligne JR qui traverse la capitale.

Contrairement à notre mésaventure le jour de notre arrivée au Japon, lorsque nous avions cherché la boutique de la compagnie Tobu à Asakusa, nous trouvons cette fois facilement celle d'Odakyu.

Le fameux carrefour de Shibuya

Nos Pass Odakyu en poche, nous prenons cette fois le train de la JR Yamanote Line à destination de Shibuya. Cette gare est la deuxième du Japon en terme de fréquentation, après celle de Shinjuku, et la quatrième la plus fréquentée au monde. Chaque jour, plus de 3 millions de passagers s'y croisent !

Mais si cette gare est connue, c'est surtout pour le très médiatisé passage piétons qui lui fait face. Nous voulions donc vérifier si voir de nos propres yeux ces milliers de personnes s'y croiser est aussi impressionnant que les images qui en sont diffusées.

Bon, ce n'est pas probant, pour deux raisons. D'abord, nous sommes le dimanche matin et donc nous pensons qu'il doit y avoir moins de monde qu'en semaine. Ensuite, nous sommes un peu paresseux sur ce coup-là. Normalement, la meilleure vue sur le carrefour est offerte depuis le Starbucks Café qui le surplombe (on peut le voir sur nos photos) mais nous avons découvert qu'on peut aussi l'observer depuis la gare. Certes, nous ne sommes pas aussi bien placés, mais nous nous en contenterons.

Le carrefour de ShibuyaLe carrefour de Shibuya

Le carrefour de Shibuya

Le parc Yoyogi et le sanctuaire Meiji Jingu

Nous reprenons cette fois la JR Yamanote Line en sens inverse pour nous arrêter à la station Harajuku. Un trajet très court puisqu'il ne dure que deux minutes ! Mais quand il y a un train toutes les quatre à cinq minutes, qu'il est compris dans notre Rail Pass, et sachant que nous aurons encore quelques kilomètres à faire à pied pendant la journée, pourquoi ne pas s'économiser un peu ?

La station Harajuku se trouve à proximité immédiate de l'entrée du parc Yoyogi, mais aussi de la rue Takeshita-dori. Nous en reparlerons plus tard. A noter qu'il existe une station Yoyogi et que vous pourriez être tentés d'y descendre du train si votre but est le parc Yoyogi. Mais dans ce cas, à moins de ressortir par Harajuku, vous risquez de manquer l'immense torii qui y marque l'entrée du parc. Il s'agit là du plus grand torii du Japon, construit dans un cyprès vieux de 1.500 ans en provenance de Taiwan. Il mesure 12 mètres de haut tandis que ses piliers font 1,20 mètre de diamètre !

Le torii marquant l'entrée du parc Yoyogi à Harajuku

Le torii marquant l'entrée du parc Yoyogi à Harajuku

Le parc est un des lieux les plus fréquentés de Tokyo où Tokyoïtes et touristes de tous bords aiment se retrouver, surtout en été pour y pique-niquer. En toutes saisons, on y fait aussi du vélo. Des loueurs de vélos sont d'ailleurs présents dans le parc. Mais on y pratique aussi le football, le hockey et les arts martiaux. Ainsi, un centre d'arts martiaux accueille les amateurs de budo, kyudo, kendo, judo et aïkido mais il n'est pas accessible aux visiteurs.

Pourtant, au départ, soit au début du XXè siècle, l'endroit était plutôt un symbole du Japon militaire fasciste. Le premier vol d'un aéronef japonais s'y déroula en 1910 et le pouvoir militaire y organisait des défilés nationalistes. Après la capitulation en 1945, les Américains y installèrent des baraquements militaires, sous le nom de "Washington Heights". Et puis, en 1964, il fut transformé pour accueillir les Jeux Olympiques.

Pour notre part, par manque de temps dans notre programme, nous nous contentons d'en emprunter l'allée principale qui passe sous le torii et mène au sanctuaire shintoïste Meiji Jingu. C'est là que furent recueillies les âmes de l'empereur Mutsuhito et de son épouse, l'impératrice Shoken. Mutsuhito, 122è empereur du Japon, régna du 3 février 1867 jusqu'à son décès le 30 juillet 1912. C'est lui qui, à sa mort, inaugure l'ère Meiji.

Pour lui démontrer leur fidélité, 100.000 Japonais offrirent chacun un arbre qui fut planté autour du sanctuaire. C'est ainsi qu'à cet endroit le parc prend plutôt les allures d'une forêt.

L'allée menant vers le sanctuaire Meiji Jingu

L'allée menant vers le sanctuaire Meiji Jingu

En chemin, nous découvrons deux murs de barriques. Si celui de saké ne nous surprend pas, nous sommes étonnés de voir celui constitué de fûts de vin de Bourgogne ! En y regardant de plus près, il semblerait donc qu'on utilise du vin de Bourgogne lors des célébrations au Meiji Jingu !

On semble aimer les bonnes choses, au sanctuaire !
On semble aimer les bonnes choses, au sanctuaire !On semble aimer les bonnes choses, au sanctuaire !

On semble aimer les bonnes choses, au sanctuaire !

Un peu plus loin, sous des auvents, des jardiniers proposent aux passants  chrysanthèmes, bonsaï et compositions florales. Très joli ! 

On adore !On adore !
On adore !On adore !
On adore !On adore !

On adore !

Enfin, nous arrivons au sanctuaire. Si les âmes de l'empereur et de l'impératrice y ont été recueillies, leurs corps n'y sont néanmoins pas enterrés. En effet, leurs tombes se trouvent au sanctuaire Fushimi à proximité de Kyoto.

Le sanctuaire fut construit en 1920 au milieu d'un jardin conçu par l'empereur en personne. Détruit en 1945, il fut reconstruit en 1958, essentiellement en bois de cèdre. Toutefois, les charpentes sont en cyprès, et les toits en tuiles de cuivre. Nettement plus dépouillé que les temples visités à Nikko, le sanctuaire ne manque cependant pas d'élégance.

Plus grand lieu de culte shintoïste du pays, on y célèbre de nombreux mariages et autres cérémonies. D'ailleurs, une cérémonie en l'honneur d'un "visiteur" étranger est en cours au moment où nous y arrivons. Nous ne pourrons pas en savoir plus auprès de l'agent de sécurité que nous interrogeons et qui doit d'ailleurs utiliser un traducteur en ligne pour communiquer avec nous...

Le sanctuaire Meiji JinguLe sanctuaire Meiji Jingu
Le sanctuaire Meiji Jingu
Le sanctuaire Meiji JinguLe sanctuaire Meiji Jingu

Le sanctuaire Meiji Jingu

Après la visite, sur le chemin du retour vers la station de Harajuku, nous nous faisons dépasser par deux voitures officielles précédées par un agent de sécurité courant devant elles. Comme dans les films ! Qui était à bord ? Mystèèère !

Des voitures officielles quittent le sanctuaire

Des voitures officielles quittent le sanctuaire

Nous faisons une chouette rencontre avec une maman et ses deux filles qui ne rechignent pas à se laisser prendre en photo. Enfin, chacune à sa façon...

Deux charmantes demoisellesDeux charmantes demoiselles

Deux charmantes demoiselles

Le quartier d'Harajuku

Juste en face de la station Harajuku s'ouvre la rue Takeshita-dori (notez que comme "dori" signifie "rue" ou "avenue", nous devrions plutôt écrire "rue Takeshita"). Prisée des adolescent(e)s, cette rue piétonne où tout le monde se presse est à l'origine des modes au Japon. S'y trouvent quantités de boutiques de vêtements, de bijoux de fantaisie, de bars à chats... On vient y manger une glace, une crêpe ou une barbe à papa...

C'est aussi le rendez-vous des cosplays, ces jeunes ou parfois moins jeunes qui se déguisent en poupées, soubrettes ou autres héroïnes de mangas. Mais pour l'heure, en ce qui nous concerne, pas la moindre cosplay en vue !

Takeshita-doriTakeshita-doriTakeshita-dori

Takeshita-dori

Nous faisons un petit détour par le temple shintoïste Togo Jinja dédié à l'amiral Heihachiro Togo. Grand vainqueur de la flotte russe lors de la guerre russo-japonaise de 1904 à 1905, il est considéré comme un héros national. On le surnomme d'ailleurs le "Nelson de la mer du Japon" ! En quelques heures, lors de la bataille de Tsushima les 27 et 28 mai 1905, la flotte japonaise avait en effet envoyé par le fond la quasi totalité des quarante-cinq navires de la flotte adverse, précipitant la défaite de la Russie !

A l'issue de ce conflit remporté par le Japon, celui-ci avait hérité de la Corée, d'une partie de la Mandchourie et de la moitié de l'île de Sakhaline. Mais ce que nous savons sans doute moins, c'est que ce conflit préfigura tous les grands conflits qui se déroulèrent pendant la première moitié du XXè siècle et qu'il est toujours à l'origine des tensions qui subsistent à l'heure actuelle entre la Russie et le Japon.

Enfin, voilà pour l'Histoire. Là, nous avons juste la chance d'assister, de loin, à un mariage de rite shintoïste et de participer à la photo de famille. Ouistitiiii !

Le sanctuaire Togo JinjaLe sanctuaire Togo JinjaLe sanctuaire Togo Jinja

Le sanctuaire Togo Jinja

L'appétit venant en marchant, nous nous arrêtons dans un restaurant vietnamien, quelque part, perdu dans une petite rue du quartier d'Harajuku, au deuxième étage d'un bâtiment anonyme. L'ambiance y est étrange, avec toutes ces tables rondes entourées d'épaisses tentures rouges autour desquelles on vient s'asseoir avec de parfaits inconnus. Nous ne saurons même probablement jamais le nom de ce que nous y avons mangé, mais c'était excellent !

Nous n'en connaissons pas le nom, mais c'était excellent !

Nous n'en connaissons pas le nom, mais c'était excellent !

Rassasiés, nous mettons le cap sur la rue Omotesando-dori. Considérée comme les Champs-Elysées de Tokyo, on y trouve, entre autres, toutes les grandes enseignes françaises du luxe : Dior, Chanel, Prada, Louis Vuitton... Toutes y sont représentées.

Omotesando-dori
Omotesando-doriOmotesando-dori
Omotesando-dori

Omotesando-dori

C'est bien beau, tout ça, mais carrément pas dans notre budget ! Par contre, nous nous arrêtons volontiers à l'Oriental Bazaar, un magasin de souvenirs japonais à prix abordables qui s'étale sur trois niveaux. Nous y faisons quelques achats, mais pas ces magnifiques armures de samouraï, trop encombrantes à mettre dans nos valises !

A l'Oriental Bazaar

A l'Oriental Bazaar

La condition de la femme est aussi un sujet d'actualité au Japon, comme en atteste cette manifestation du mouvement #MeToo.

Manifestation du mouvement #MeToo sur Omotesando-dori

Manifestation du mouvement #MeToo sur Omotesando-dori

Le quartier de Ginza

Et pour finir notre journée, nous empruntons le métro de la ligne Ginza jusqu'à la station... Ginza !

Ginza, c'est LE quartier du luxe, plus encore qu'Omotesando. "Ginza" signifie d'ailleurs "siège de l'argent". Dans les années 1980, il s'agissait du quartier commerçant le plus cher au monde. Le prix au mètre carré atteignait 150.000 euros ! On y trouve pourtant plus de 10.000 boutiques ! En effet, depuis l'éclatement de la bulle immobilière des années 2000, les loyers ont baissé et des marques plus populaires s'y sont alors installées.

Le samedi et le dimanche après-midi, l'avenue principale est piétonne. De quoi se sentir à l'aise pour admirer l'architecture parfois audacieuse de certains bâtiments. D'ailleurs, beaucoup de Japonais viennent ici en famille y faire leur promenade dominicale. Avec la nuit tombante, et toutes ces lumières, et si on fait fi de toute considération écologique, c'est effectivement magnifique à voir !

Le quartier de GinzaLe quartier de Ginza
Le quartier de GinzaLe quartier de GinzaLe quartier de Ginza
Le quartier de GinzaLe quartier de Ginza
Le quartier de GinzaLe quartier de GinzaLe quartier de Ginza

Le quartier de Ginza

Enfin, après avoir déposé nos quelques achats à l'hôtel, nous retournons à la station Takaracho pour nous y sustenter avant de passer notre dernière nuit à Tokyo. Et ça me permet d'aborder un point intéressant au sujet des restaurants japonais. Ainsi, si vous n'avez aucune idée de ce que vous allez manger, pourquoi ne pas vous laisser inspirer par les reproductions de plats que vous pourrez trouver en vitrine de beaucoup de restaurants ? Bon appétit !

A gauche, la reproduction. A droite, votre assiette. Ressemblant, non ?A gauche, la reproduction. A droite, votre assiette. Ressemblant, non ?

A gauche, la reproduction. A droite, votre assiette. Ressemblant, non ?

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L
Merci pour nous donner l envie d y retourner pour faire ,entre autre ,le parc Nikko et pour le carrefour de SHIBUYA ,a la vue de nos vidéos ,nous avons mieux de la gare que du Starbucks ,peut être etions nous plus haut .En tout cas bravo pour se blog superbement bien documenté.
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B
Merci pour ton commentaire ! Et merci aussi de partager ton expérience. Même si cela me prend plus de temps, je préfère donner plus d'informations que de simplement coller nos photos sur une page. Après, libre à chacun de lire ou de juste regarder les photos. En tout cas, ton commentaire m'incite à continuer dans cette voie, merci et à bientôt !