2 novembre 2019 - Tokyo, entre Histoire et modernité

Publié le par Baudouin

Quelques considérations matinales

La proximité des transports en commun tels que train et métro est la raison principale du choix de notre hôtel, dans le quartier de Kyobashi. En effet, nous ne sommes pas loin de la gare de Tokyo et à deux pas des lignes de métro Asakusa, Ginza et Hybia. Bref, une situation idéale pour accéder sans perdre trop de temps en déplacements aux quartiers que nous avons l'intention de visiter durant notre court séjour à Tokyo.

Bémol à cela, le quartier de Kyobashi étant un quartier d'affaires, ce n'est pas très animé le soir et il s'y trouve peu de restaurants. Dans ces circonstances, si vous n'avez pas envie, ou le courage, de chercher un bon petit resto traditionnel, rendez-vous dans une station de métro ou une gare, ce sont pour la plupart de vrais centres commerciaux où vous trouverez échoppes et restaurants.

Hier soir, nous avons fait encore plus simple, nous avons soupé au restaurant en-dessous de l'hôtel. Restaurant qui, au vu de la décoration, affichait clairement sa passion pour la France ! Quant à la cuisine, il reste de gros efforts à faire avant d'égaler la gastronomie française. Mais bon, quand on a faim et qu'on ne veut plus se bouger, on ne fait pas la fine bouche !

Ce que nous ne savions pas, c'est que ce restaurant assure aussi le petit-déjeuner pour le compte de l'hôtel ! C'est donc en toute logique que nous nous y retrouvons ce matin pour un petit-déjeuner traditionnel japonais, c'est-à-dire riz, saucisse, boulettes de viande, soupe miso, thé évidemment, omelette, et j'en passe. Pas mauvais dans l'ensemble mais nous regrettons quand même notre bibimbap de Nikko...

La carte SUICA

Nous prenons le métro de la ligne Ginza à la station Kyobashi pour en descendre à Shimbashi. Tiens, je vous ai déjà expliqué comment s'y retrouver avec les différentes lignes, voici comment payer facilement. Il existe plusieurs moyens de paiement. Nous, nous avons choisi la carte SUICA, qui nous semble la plus répandue. Elle n'est pas utilisable qu'à Tokyo mais aussi dans d'autres grandes villes ou régions du Japon. Elle vous permet de payer le métro, le bus, le train, le bateau. Vous pouvez l'utiliser aussi aux distributeurs de boissons que vous trouvez absolument partout dans les rues ! Certains magasins autorisent aussi le paiement de ce que vous y achetez ! Bref, c'est un vrai porte-monnaie électronique au format carte de crédit ! Toutes les gares ou stations de métro et bus sont équipées de bornes de recharge, donc ce n'est pas nécessaire d'y charger des sommes mirobolantes.

Nous, nous en avons pris deux à la gare JR de l'aéroport de Narita, en même temps que nos Rail Pass. Pourquoi là ? Vous allez comprendre. Quand vous demandez la carte, vous payez une caution de 500 yens (un peu plus de 4 euros au cours actuel), caution qui est remboursable quand vous rendez la carte en fin de séjour. Si vous décidez de la rendre bien sûr, car rien ne vous interdit de la garder pour un prochain séjour au Japon, par exemple. Mais, attention, cette caution ne peut toutefois vous être remboursée que si vous rendez la carte auprès de la compagnie qui vous l'a fournie ! Ainsi, si vous prenez la carte SUICA en cours de séjour auprès d'une compagnie qui n'est pas présente à l'aéroport de départ, vous ne pourrez pas vous faire rembourser si vous décidez de la garder jusque là.

Bon à savoir également : il y a 220 yens de frais de gestion qui vous sont déduits au final, quand vous rendez la carte. Il y a toutefois un moyen d'éviter ces frais. Exemple : Il me reste 1000 yens sur ma carte en fin de séjour. Quand je vais restituer ma carte, la compagnie va me rétrocéder 1000 yens (le solde de ma carte) - 220 yens (les frais de gestion), soit 780 yens auxquels s'ajoutent les 500 yens de caution. Donc, 1280 yens. Mais si mon solde est inférieur à 220 yens ? Eh bien, la compagnie va laisser tomber les frais de gestion et vous récupérerez votre caution intégralement, soit 500 yens. Arrangez-vous donc pour restituer votre carte avec un solde inférieur à 220 yens, il n'y a pas de petites économies.

Pour en terminer avec cette carte, son utilisation est on ne peut plus simple. Pour le métro ou le train, vous badgez au portique de la station de départ et à celui de l'arrivée. Le solde de la carte s'affiche à chaque fois sur le portique. Si vous constatez que le solde est insuffisant, aucun problème, il y a toujours une station de recharge à proximité du portique. Pour le bus, il suffit de badger à la montée et à la descente. Enfantin, non ?

Bon, le temps de vous expliquer tout cela et nous voici déjà arrivés à Shimbashi !

L'Histoire avec le jardin Hama Rikyu

Notre chemin entre la station Shimbashi et le jardin Hama Rikyu nous fait passer à proximité de deux immeubles remarquables, qu'il peut être intéressant de visiter... si, comme contrairement à nous, vous n'y êtes pas le weekend et avant dix heures du
matin !

Le Caretta Shiodome est un centre commercial dont l'architecture intérieure de la Canyon Terrace évoque... un grand canyon. Bravo ! J'admire votre perspicacité ! Tant qu'à y faire le détour, pourquoi ne pas y aller boire un verre ? En tout cas, ne pensez surtout pas vous y rendre juste pour y prendre une photo, elles sont interdites !

Le Dentsu Building voisin, en forme de lame de rasoir - il vaut mieux l'admirer depuis le côté ouest -, vous offre une superbe vue depuis son sommet à 213 mètres.

Bon, en ce qui nous concerne, cela restera dans notre imagination, puisque dans les deux cas nous trouvons porte close !

A l'extérieur du Caretta Shiodome, les préparatifs de Noël vont bon train, et le Dentsu Buiding vu de l'ouestA l'extérieur du Caretta Shiodome, les préparatifs de Noël vont bon train, et le Dentsu Buiding vu de l'ouest

A l'extérieur du Caretta Shiodome, les préparatifs de Noël vont bon train, et le Dentsu Buiding vu de l'ouest

Le jardin Hama Rikyu n'est qu'à un jet de pierre du Dentsu Building. Il s'agit d'un jardin public de 25 hectares - dont l'entrée est payante, quand même - coincé entre le quartier de Shiodome, le fleuve Sumida et la baie de Tokyo.

Ce ne fut pas toujours un jardin public. A sa création, en 1654, il appartenait à la famille Tokugawa. Tiens... tiens... Encore eux ! Matsudaira Tsunashige, le plus jeune frère du quatrième Shogun, Ietsuna, fit bâtir une seconde résidence sur ces terrains qui appartenaient à la famille, et qui avaient été repris sur la mer. D'ailleurs, cas unique au Japon, encore aujourd'hui le niveau d'eau de l'étang varie en fonction des marées.

Plus tard, en 1709, le manoir devint la seconde résidence de la famille du sixième Shogun, Ienobu, sous le nom de Hama-goten, soit le "palais de la plage". A la fin de la période du shogunat, en 1868, il devint le palais détaché de la famille impériale et c'est à ce moment qu'il prit le nom de Hama-rikyu.

Après la capitulation du Japon, en 1945, la famille impériale l'offrit à la ville de Tokyo qui l'ouvrit au public en avril 1946, après y avoir effectué quelques travaux de restauration.

Bien qu'ayant subi de gros dégâts lors du terrible tremblement de terre du 1 septembre 1923 qui fit plus de 100.000 morts dans la région, et aussi suite aux bombardements américains de la deuxième guerre mondiale, le jardin est pratiquement tel quel depuis les derniers aménagements réalisés par le Shogun Ienari au début du XIXè siècle.

Où que se pose le regard, le contraste est toujours saisissant entre le parc et les gratte-ciel en arrière-planOù que se pose le regard, le contraste est toujours saisissant entre le parc et les gratte-ciel en arrière-plan
Où que se pose le regard, le contraste est toujours saisissant entre le parc et les gratte-ciel en arrière-plan
Où que se pose le regard, le contraste est toujours saisissant entre le parc et les gratte-ciel en arrière-planOù que se pose le regard, le contraste est toujours saisissant entre le parc et les gratte-ciel en arrière-plan

Où que se pose le regard, le contraste est toujours saisissant entre le parc et les gratte-ciel en arrière-plan

2 novembre 2019 - Tokyo, entre Histoire et modernité
2 novembre 2019 - Tokyo, entre Histoire et modernité

Pour autant que je me souvienne, c'est personnellement la première fois que j'ai l'occasion de visiter un jardin aussi grand enclavé au milieu de gratte-ciel. Quelque soit l'endroit où on pose le regard, la perspective avec les gratte-ciel en arrière-plan est magnifique. En tout cas, nous, nous régalons.

Même si ce doit être encore plus beau au printemps, en ce début novembre, il reste encore quelques fleurs, et les insectes sont toujours actifs. De quoi faire le bonheur des immenses araignées qui y tissent leur toile ! "Mamy, si je me fais piquer, je deviendrai aussi comme Spiderman ?".

Quelques clichés natureQuelques clichés nature
Quelques clichés nature

Quelques clichés nature

On y trouve aussi de drôles d'animaux !

Drôle, l'animal !

Drôle, l'animal !

Une partie du parc était aussi réservée à la chasse aux canards tandis qu'une autre servait de terrain d'entraînement pour les cavaliers.

Non non, ce n'est pas notre maison de vacances ! Juste une hutte utilisée à l'époque pour la chasse aux canards.

Non non, ce n'est pas notre maison de vacances ! Juste une hutte utilisée à l'époque pour la chasse aux canards.

Comme mentionné plus haut, le parc est bordé d'un côté par le fleuve Sumida. D'ici, il est possible de prendre le bateau pour une croisière sur le fleuve ou dans la baie de Tokyo. On peut aussi rejoindre le quartier d'Odaiba, ce qui nous aurait intéressé puisque c'est justement là que nous nous rendons maintenant. Mais l'heure du prochain départ est encore lointaine et nous ne voulons pas perdre trop de temps sur place, même si on s'y sent bien, dans ce parc.

Magnifique perspective sur le fleuve Sumida

Magnifique perspective sur le fleuve Sumida

Odaiba la moderne

En partant vers Odaiba, nous quittons le XVIIè siècle directement pour le XXIIè, sans transition. En effet, à moins que vous ne veniez de l'est de Tokyo, le moyen le plus fun de rejoindre ce quartier conquis sur la mer est d'emprunter le métro de la ligne Yurikamome.

Il est entièrement automatique, sans pilote à bord. Et son parcours ressemble fort à celui de montagnes russes : ça monte, ça descend, ça fait un virage à 360°, ça passe sur un pont, le Rainbow Bridge, au-dessus de la baie... Bref, si vous avez la chance de pouvoir vous asseoir aux trois places tout devant, c'est du spectacle garanti ! Nous, à Lille, nous avons aussi un métro automatique mais nous vous assurons que le décor n'est pas le même... du tout du tout !

Nous embarquons donc à la station Shiodome, pour descendre à Daiba, soit un trajet de 13 minutes. La rame est bondée donc il ne faut même pas rêver pouvoir s'asseoir aux premières loges ! Mais vous voulez que je vous dise un secret ? Hier soir, pour nous rendre au Tokyo Motor Show, nous avons emprunté la même ligne et nous avions pu nous asseoir tout devant ! Plus devant que ça, tu meurs ! Alors, oui, de nuit, avec la ville éclairée, le spectacle est encore plus féérique ! Juste une déception quand même. Peut-être que, en préparant votre futur voyage, vous verrez le Rainbow Bridge éclairé comme un arc-en-ciel... Eh bien, ce n'est sans doute qu'en certaines occasions qu'il est éclairé ainsi, vu que pour nous, il l'est en blanc !

Le Rainbow Bridge (photo prise le 2 novembre au soir)

Le Rainbow Bridge (photo prise le 2 novembre au soir)

Lorsque nous arrivons sur l'esplanade en contre-bas de la station de métro, nous tombons par hasard en plein Dream Yosakoi Festival ! La place est occupée par plusieurs stands de nourriture internationale et de bars, sous tentes ou en food trucks. On y trouve kebabs, pâtes italiennes, pizzas, plats japonais... Au milieu, une zone délimitée par une corde retient l'attention de tous. Des groupes folkloriques dansent sous l'oeil des caméras de télévision, des photographes et des nombreux touristes. Un jury évalue les prestations.

Le Yosakoi est une danse traditionnelle japonaise originaire de la ville de Kochi. Elle existe depuis 1954 et répond à différentes règles que je ne vais pas vous expliquer ici. Si vous voulez plus d'informations, je vous mets ci-dessous le lien vers Wikipedia.

Cette année, le festival se tient en différents lieux de la capitale du 1 au 3 novembre et on y attend à peu près 800.000 personnes. Bon, la Braderie de Lille fait mieux sur ce coup-là...

 

Quelques photos personnellesQuelques photos personnelles
Quelques photos personnellesQuelques photos personnelles

Quelques photos personnelles

Une vidéo du festival 2019 trouvée sur YouTube

Nous regardons deux - trois groupes puis nous continuons notre chemin vers... la statue de la Liberté ! Non non, nous ne sommes pas à New-York mais bien à Tokyo ! Celle-ci est d'ailleurs sept fois plus petite que sa cousine américaine. A l'origine, en 1998, elle fut érigée en hommage temporaire aux relations franco-japonaises. Elle n'avait donc pas vocation à rester. Mais elle devint tellement populaire qu'en 2000 il fut décidé d'en faire une attraction permanente. A noter que les villes de Shimoda et Osaka possèdent également la leur !

La statue de la Liberté avec le Rainbow Bridge en arrière-plan

La statue de la Liberté avec le Rainbow Bridge en arrière-plan

L'heure du dîner arrivant, nous décidons de manger à la terrasse d'un restaurant du centre commercial Aqua City Odaiba voisin d'où on peut profiter d'un beau panorama sur la baie de Tokyo.

Panorama sur la baie de Tokyo

Panorama sur la baie de Tokyo

Avec ses grands et agréables espaces verts, le quartier d'Odaiba n'est pas seulement propice à la balade et à la flânerie. Pratiquement chaque bâtiment a quelque-chose à proposer au visiteur. Pour notre part, nous jetons notre dévolu sur quelques-uns d'entre eux car il est impossible de tout faire en une après-midi. D'autant que certains ferment déjà à 16 heures !

2 novembre 2019 - Tokyo, entre Histoire et modernité2 novembre 2019 - Tokyo, entre Histoire et modernité

Le Miraikan, musée national des sciences émergentes et de l'innovation

Bon, autant le dire de suite, la visite de ce musée ne sera pas le meilleur souvenir que nous aurons d'Odaiba. Dans les informations que j'ai consultées pour la préparation de notre séjour, on y parlait d'une très riche collection de robots et c'était de découvrir ça qui nous excitait le plus. Pour notre part, nous n'en avons vu aucun ! Aurions-nous manqué quelque-chose ?

Sinon, le musée est très intéressant... pour ceux qui veulent faire chauffer leurs neurones ! Le terme "musée" est d'ailleurs inapproprié puisqu'on y aborde essentiellement le futur et parce que le visiteur est amené à participer à diverses activités ou expériences. Plus interactif que ça, ça n'existe pas ! Bon, ça nous aimons, mais c'était quand même un peu trop intello pour nous... Nul doute que les passionnés de sciences apprécieront, eux !

Ceci dit, nous avons quand même participé à une expérience. Vous savez que la survie de l'espèce humaine est au cœur de l'actualité. Eh bien, nous devions choisir une condition de départ dans un panel proposé pour arriver à faire survivre l'Humanité au moins durant les cinquante prochaines années.

Chérie avait choisi "une Terre sans inégalités et sans pauvreté" quand, pour ma part, j'avais choisi "une Terre où le réchauffement global avait été stoppé". La condition de départ fixée, nous devions lui "imprimer" une trajectoire dans l'espace et le temps évitant les différentes embûches ou profitant de certaines opportunités. Bon, je sais, c'est un peu compliqué à comprendre ainsi mais allez-y et tentez l'expérience ! Vous verrez, on se prend vite au jeu !

Et essayez de faire mieux que nous. Regardez nos résultats ci-dessous. "Xab", c'est chérie. "Bobo", c'est moi.

Les jeunes, si vous voulez une longue espérance de vie, ne comptez pas sur nous ! Enfin, surtout sur moi...Les jeunes, si vous voulez une longue espérance de vie, ne comptez pas sur nous ! Enfin, surtout sur moi...

Les jeunes, si vous voulez une longue espérance de vie, ne comptez pas sur nous ! Enfin, surtout sur moi...

Le Tokyo Telecom Center

Traumatisés par notre incapacité à sauver l'Humanité, nous prenons le chemin du Tokyo Telecom Center pour y prendre un peu de hauteur. Ressemblant très fort à l'Arche de la Défense à Paris, le bâtiment dispose d'une terrasse panoramique vous offrant une belle vue sur le port de Tokyo et les environs.

Le Tokyo Telecom Center
Le Tokyo Telecom CenterLe Tokyo Telecom Center
Le Tokyo Telecom CenterLe Tokyo Telecom Center

Le Tokyo Telecom Center

Le siège de Fuji TV

Nous reprenons alors le métro jusqu'à la station Daiba pour aller visiter le siège de la télévision japonaise Fuji. Le bâtiment est remarquable par son architecture futuriste. L'énorme sphère centrale dispose d'une terrasse d'observation d'où la vue sur la ville de Tokyo et le Rainbow Bridge est sublime !

On peut aussi y visiter l'ancien studio d'une émission matinale populaire au Japon.

Une des nombreuses activités proposées à Tokyo. La visite de la ville en kart, déguisé en Mario !

Une des nombreuses activités proposées à Tokyo. La visite de la ville en kart, déguisé en Mario !

Le siège de Fuji TVLe siège de Fuji TV
Le siège de Fuji TV
Le siège de Fuji TVLe siège de Fuji TV

Le siège de Fuji TV

Le Venus Fort

Et nous terminons notre journée bien occupée par un peu de lèche-vitrines au Venus Fort, un centre commercial décoré à l'intérieur comme une ville italienne du XVIIIè siècle ! Ambiance sympa.

La grande roue qui se trouve à proximité, et que vous aurez pu voir sur certaines photos, est, avec ses 115 mètres de haut, la plus grande du monde ! En tout cas à l'heure où j'écris ces lignes...

Venus FortVenus Fort
Venus FortVenus Fort

Venus Fort

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