Le Nord en Nor... vège

Publié le par Baudouin

6. 24 mai 2015 - Nous posons le pied en Norvège.

Passer la nuit sur le parking de la pointe de Grenen fut une vraie bonne idée ! Nous avons tous les deux dormi du sommeil du juste et c'est bien reposés que nous nous réveillons à 6hr15. Dehors, le soleil brille mais le vent est soutenu. Comment aurait-il pu en être autrement, réfugiés sur cette langue de terre entre mer du Nord et Baltique ?

Nous démarrons la journée à 8hr16, direction Hirtshals pour l'embarquement sur le ferry à destination de Kristiansand, en Norvège. Aujourd'hui, les vraies vacances commencent !

Hier, à l'approche de Grenen, nous avions observé que le diesel était affiché à 979 dans les stations-service du coin. Le litre du diesel à 0,979 euros du litre, une vraie aubaine, non ? Nous décidons donc de faire le plein avant d'entrer en Norvège où nous savons que les carburants sont beaucoup plus chers. Mais voilà, plus cons que nous, tu meurs ! C'est seulement le plein du véhicule une fois effectué que je me rappelle que le Danemark n'est pas passé à l'euro ! Bref, un plein de 62 litres pour 606,98 couronnes danoises, ça nous fait le litre à 1,31 euros. Une sérieuse différence, non ?

Le check-in pour le ferry commence à 10hr45 pour un départ prévu à 11hr45. Nous arrivons avec une bonne heure d'avance mais nous ne sommes quand même pas les premiers. Le parking se remplit progressivement. Les Allemands sont majoritaires. Sans commentaire…

Le ferry arrive et vomit un flot discontinu de véhicules hétéroclites, mais pas de camions. Les premiers véhicules, tous des camping-cars, sont appelés à embarquer et, oh ! stupeur, ils doivent le faire en marche arrière ! Glups…

Hirstals - Ca ne se voit pas, mais si si, il embarque en marche arrière !

Hirstals - Ca ne se voit pas, mais si si, il embarque en marche arrière !

Ouf ! Finalement, quand notre tour arrive, nous embarquons en marche avant. Je me rappelle alors la mise en garde de mon ami Emile, camping-cariste de longue date, concernant le risque d'accrocher le pare-chocs arrière au sol au moment d'aborder la rampe. Vu l'énorme porte à faux arrière de notre véhicule, c'est donc avec prudence que je me lance dans la manœuvre. Mais tout se passe sans anicroche.

Ferry Hirtshals - Kristiansand : une vue de l'énorme garage.

Ferry Hirtshals - Kristiansand : une vue de l'énorme garage.

Qu'on parle de vomir, Isa, qui avait déjà nourri les dauphins en mer d'Oman et failli faire un shampoing aux passagers du dessous lors d'une navigation vers Les Saintes, tente de se rassurer en me disant qu'un ferry de cette taille ne doit pas bouger. Si elle espérait mon acquiescement, je n'ai pu que la décevoir car d'expérience je sais qu'il n'en est pas ainsi et que ça peut secouer !

Nous trouvons donc deux places à proximité d'une fenêtre, à bâbord. A 11hr45 précise, les moteurs montent en puissance, le navire vibre jusque dans ses entrailles et se met en mouvement. Les Norvégiens sont réglés comme des horlogers suisses ! Bientôt nous atteignons notre vitesse de croisière de 35 nœuds, soit près de 65 km/hr ! Il est un peu plus de midi, tout va bien et nous nous sentons d'appétit pour aller nous sustenter au restaurant situé sur le pont supérieur.

Lors de la montée des marches, sans tapis rouge – nous ne sommes pas à Cannes quand même ! – les sensations changent. Quand vous allez à droite, pensant aller à gauche, quand vous reculez contre votre gré, quand vous sentez de grosses gouttes perler sur votre front, quand vous avez l'impression que votre estomac est à hauteur de votre gorge, alors c'est que l'heure est grave ! Pourtant, il va bien falloir l'avaler, ce buffet à volonté que nous venons de payer 30 euros chacun !

Isa est admirable de courage et de ténacité. Refusant de se laisser vaincre par la nature, elle me convainc que le salut est dans l'assiette. Qu'il faut soigner le mal par le mal. Et de se lancer fourchette en avant à la conquête du buffet ! Et, miracle – le deuxième en deux jours, vous aurez noté – ça marche. Rassasiés, nos estomacs se calment. Oh, ce n'est pas la grande forme – nous renonçons d'ailleurs au dessert – mais ça tiendra jusqu'à l'arrivée…

La traversée devait durer 2hr15, et elle a duré… 2hr15 ! A mon avis, si vous avez un jour un rendez-vous avec un Norvégien, vous aurez intérêt à être à l'heure si vous voulez trouver le succès. La météo sur Kristiansand est exécrable, il pleut à verse. C'est la douche froide, si vous permettez l'expression !

Première mission en terre norvégienne : faire le plein d'eau sanitaire, vider les eaux usées et la cassette des toilettes. Les aires de service pour camping-cars sont courantes en Norvège et je sais qu'il y en a une à la première station Shell, à la sortie de Kristiansand, sur la E39 en direction de Stavanger. Nous trouvons facilement la station-service mais pas de trace de l'aire de service en question. Un camping-cariste norvégien nous l'indique, à l'arrière de la station. Tout se passe alors bien, à part la vidange des eaux usées car il n'y a pas possibilité de vidanger la cuve par le bas, par gravité. La seule solution proposée ici est un système de pompage, ce qui ne convient pas à notre véhicule.

Ce n'est pas grave, nous trouverons bien en cours de route. Nous mettons dès lors le cap sur Mandal, une charmante petite bourgade aux maisons blanches typiques de la Norvège. La pluie ne cesse de tomber. Dans ces conditions, autant dire que lorsque nous arrivons à Mandal, la visite des lieux tombe… à l'eau. La Norvège, c'est beau, mais sous la flotte ça perd de son charme.

Néanmoins, nous apercevons un panneau indiquant une aire de service pour camping-cars et décidons de faire une nouvelle tentative de vidange des eaux usées. L'endroit est mal indiqué et nous ferons deux fois le tour du village pour le trouver ! Faute de l'avoir parcouru à pied, nous l'aurons au moins fait en véhicule. Mais je vous le confirme, la Norvège sous la pluie, ce n'est pas pareil que sous le soleil. Euh...

Cette fois, le système de vidange des eaux usées correspond à nos besoins. Mais j'ai beau essayer les deux positions disponibles sur la tirette située sous le camping-car, pas la moindre goutte d'eau ne sort de cette foutue cuve ! Je demande dès lors à Isa de faire couler de l'eau afin de voir ce qu'il se passe lorsque la tirette se trouve sur l'une ou l'autre position et, damned !, je constate que la cuve est restée ouverte depuis notre départ d'Anvers ! Ainsi donc, l'eau de nos douches et de nos vaisselles s'est répandue quelque part entre la pelouse du motel de Rheine et le parking de la pointe de Grenen ! Oups… En attendant, je suis trempé jusqu'aux os ! Grrr…

Après un passage à la boulangerie et à la supérette du coin, nous prenons la route vers le phare (fyr en norvégien) de Lindesnes. Lorsque nous y arrivons, la pluie cesse, le soleil daigne même faire une timide apparition ! L'endroit est le plus méridional de Norvège. A défaut de pouvoir aller à l'extrême nord faute de temps, nous serons au moins allés à l'extrême sud. Et le détour en vaut la chandelle, l'endroit étant magnifique. Un couple de Français retraités, déjà rencontré sur le ferry, nous dira que ça ressemble à la Bretagne. Pffff ! Mais non enfin ! Nous n'avons pas fait tout ce chemin pour entendre ça ! Attention, nous ne voulons pas dire ici que la Bretagne n'est pas… Ok, désolé, je dois faire court ne cesse de me rappeler Isa. Enfin, regardez les photos, vous jugerez par vous-mêmes.

Lindesnes fyr.

Lindesnes fyr.

La côte au nord du phare de Lindesnes.

La côte au nord du phare de Lindesnes.

Après ce beau moment passé autour du phare, qui nous a déjà réconciliés avec la météo norvégienne, nous prenons cette fois la route de Flekkefjord. La route ne manque pas de charme, croisant successivement plusieurs fjords, mais la pluie nous a déjà rattrapés et c'est avec un certain soulagement que nous atteignons notre destination pour une nuit que nous espérons réparatrice.

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D
Encore bien rigolé à te lire !! On s'y croirait ! Les photos sont magnifiques : sont elle faites avec ton nouveau téléphone ?
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B
Non, Domi, avec le nouvel appareil photo d'Isa.
M
Monsieur a l'humour écrit assez caustique....l'épisode de la vidange automatique tout le long du trajet est excellent...Mais les photos sont superbes: bravo Madame
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B
Merci Martine :-)